Obtention d'information par les réseaux sociaux sur les usagers d'AMP

ContextE

Le Groupement d’Intérêt HomMer coordonne le projet HOMME (financé par la Fondation de France) qui cherche à « observer les hommes et leurs rapports à l’environnement ». L’objectif de ce projet est de mener une démarche de recherche partenariale avec les gestionnaires d’Aires Marines Protégées (AMP) pour faciliter la co-production et l’intégration des connaissances dans les divers outils de gestion des AMP, notamment leur tableau de bord. Ce dernier est régulièrement jugé incomplet, notamment parce qu’il expose principalement les dynamiques écologiques et moins les changements sociaux de ces territoires. Le projet HOMME souhaite favoriser l’obtention d’informations sur les usagers des AMP et leurs pratiques, pour une meilleure articulation des connaissances issues des sciences humaines et sociales et des sciences de la vie dans la gestion adaptative et la prise de décision collective de ces espaces naturels protégés.

Cette question est d’autant plus actuelle que ces réseaux d’espaces naturels marins et littoraux connaissent une hausse de leur fréquentation. Principalement de formation en sciences naturelles, les gestionnaires sont de plus en plus confrontés à des questionnements liés aux sciences humaines et sociales. Cette étude devra permettre d’accompagner la gestion durable de ces zones côtières protégées en approfondissant les connaissances de la relation des usagers, récréatifs ou professionnels, à leur environnement.

Objectif

Pour compléter les recherches menées du projet, il est envisagé d’explorer le potentiel des nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC) pour acquérir des connaissances sur les usagers des AMP, notamment à travers les réseaux sociaux. Dans quelles mesures ces derniers peuvent-ils nous renseigner sur les usagers et leurs pratiques afin d’alimenter les connaissances utiles aux gestionnaires d’aires marines protégées et de contribuer in fine au tableau de bord ? Quels sont les intérêts et les limites des données issues des réseaux sociaux pour la connaissance des usagers des AMP ?

Deux thématiques pourront être abordées :
• La fréquentation : l’observation des usages des réseaux sociaux lors des pratiques dans les AMP permet-elle d’évaluer la fréquentation, quantitativement (combien de visiteurs ?) et qualitativement (qui sont les usagers et quelles sont leurs pratiques dans l’AMP) ? Comment la fréquentation du lieu est-elle représentée à travers les publications des usagers (tant les textes que les clichés) ?
• Les perceptions et représentations sociales des usagers de la mer et du littoral : leurs rapports à la nature, leurs perceptions de la gestion et des réglementations au sein de l’AMP etc…

Deux cas d’étude sont envisagés en Bretagne (réserves naturelles des Sept-Îles et de la Baie de Saint-Brieuc) et peut-être un troisième en Méditerranée.

Missions

Afin de cibler au mieux les réseaux sociaux où collecter des données, une analyse préalable du profil des usagers dans chaque AMP étudiée et des réseaux habituellement utilisés par les gestionnaires pour leur communication sera à mener en collaboration avec ces derniers.

En fonction des résultats de cet état des lieux, il s’agira de concevoir et mettre en place une collecte des données. Cette phase comprend l’analyse des API (Application Programming Interface) des différents sites de réseautage, l’étude de faisabilité, la définition du contour de l’étude (e.g. la définition d’une liste de mots clés et/ou hashtags à surveiller, la période de temps à surveiller) mais aussi la définition de l’architecture logicielle et physique permettant d’héberger les données : système de base de données, location de serveurs...

Après la phase de collecte, les étapes de nettoyage de données et d’analyse exploratoire des données permettra de quantifier et qualifier les données collectées. Il s’agira alors de mettre en place une méthodologie de fouille de données. Plusieurs analyses seront possibles, notamment une analyse des textes (techniques de traitement automatique de la langue (TALN) au moyen de librairies existantes comme SpaCy ou encore NLTK) et des images partagées par les usagers.

La collecte pouvant être une phase longue, voire une tâche de fond, les développements des outils d’analyse devront débuter en parallèle, sur une première version de la base de données, et le cas échéant, permettront d’ajuster la collecte si les connaissances extraites ne s’avèrent pas pertinentes.

Profil recherché

-        Formation en école d'ingénieur ou en Master 2 dans le domaine de l'informatique.

-        Compétences techniques en développement Python, utilisation d'API, utilisation de notebook et de dataframes.

-        Compétences scientifiques en statistiques descriptives

-        Compétences ou forte appétence en analyse textuelle bienvenues, via l'utilisation de librairies de TALN

-        Un intérêt et des connaissances concernant les enjeux marins et littoraux, notamment autour des aires marines protégées

-        Capacités rédactionnelles et de synthèse

-        Capacité à travailler au sein d'un collectif de recherche transdisciplinaire

-        Autonomie

Encadrement

• Cécile Bothorel, enseignante-chercheuse au Lab-STICC/IMT Atlantique
• Marie Guingot, coordinatrice du GIS

Conditions de stage

Stage conventionné à temps plein (35h) avec gratification légale et frais de mission pris en charge (ISBlue).

Durée : 6 mois, à partir de mars 2023

Structure d’accueil : UMR 6285 Lab-STICC IMT Atlantique.

Ce stage est soutenu par le projet ISblue "Interdisciplinary graduate school for the blue planet" co-financé par une aide de l'Etat gérée par l'Agence Nationale de la Recherche au titre du programme « Investissements d'avenir » portant la référence ANR-17-EURE-0015.

Modalités de candidature

Un CV et une lettre de motivation sont à envoyer au plus tard le 31/01/2023 à l’adresse ci-dessous.

Contact

Marie Guingot, coordinatrice du GIS HomMer : gis.hommer@univ-brest.fr